Voici que le barreau de Paris est fier d’avoir, sinon redécouvert l’eau tiède, mélange d’eau froide et d’eau chaude, comme on doit savoir, mais le droit légitime et démocratique de la base des avocats de s’adresser aux élus, à travers ce qu’on va appeler maintenant « la plateforme participative ».
Si les ignares connaissaient un peu leur histoire de France et leur droit constitutionnel, ils auraient lu notamment SIEYES, et les autres défenseurs du droit de pétition.
Car, c’est ainsi que s’appelle le droit le plus démocratique et républicain qui soit de s’adresser directement aux élus. Issu au demeurant des cahiers de doléances des sujets du monarque avant la Révolution.
Ici, les destinataires sont les puissants membres du conseil de l’ordre, qui ont tous tendance à se croire enfants naturels du roi Soleil, faute d’avoir la filiation légitime du bâtonnier, son fils ainé.
Je leur alors conseille à tous par exemple la lecture des Auteurs de la Révolution, publié dans la Pléiade en 1989 : ils y trouveront au moins une jolie collection de références.
J’arrête ici ma critique moqueuse, car ce que vient de faire le barreau de Paris, une fois encore bien sûr, est une excellente chose. On doit les féliciter, et je le fais ici.
Quant au barreau de Marseille, il restera encore à la traine, comme d’habitude.
Je me souviens pourtant du temps où bien avant l’invention parisienne de la plateforme participative, j’adressais chaque semaine des suggestions par messages de courriers électroniques aux membres du conseil de l’ordre local.
Dans l’indifférence et le mépris, oui le mépris, le plus total.
Enfants naturels de Louis XIV vous dis-je.