L'avocat en pays gallican est capite minutus(1).
Certes il est citoyen optimo jure(2) relativement à l'exercice de ses droits civils et politiques, mais s'apparente à un vulgaire pérégrin quant à l'étendue de ses droits subjectifs en l'exercice de sa profession !
Pour l'exercice de son art, à l'avocat il ne suffit pas de justifier de ses titres universitaires par lesquels la loi reconnaît la compétence technique de l'impétrant. Encore à celui-ci faut-il être membre d'une association légale : le barreau.
Il paraît qu'une telle contrainte exorbitante du droit commun ne caractérise en rien—selon le Conseil constitutionnel—une violation de la liberté d'association, ni davantage n'est injure à la liberté du commerce et de l'industrie.
Si nous voyons du droit la perfection prendre la fuite, au moins avons-nous l'heur d'apprendre à ne point mourir idiot.
Les contraints consortes(3) avocats sont représentés par un porteur du bâton qui, par euphonie ou par élégance linguistique à n'être point comme aux caprins et ovins leur fustigateur, répond à l a doulce appellation de bâtonnier.
Ces tristes consortes à leur représentant et d'icelui-ci sur exprès mandement ils rendent compte.
Au monde il n'existe nulle gent mandante qui à son mandataire rend des comptes, fors la gens togata(4).
ALORS :
En vertu de quelle axiologie l'avocat victime d'un crime, d'un délit, du chef de l'un de ses concitoyens, fût-il un client ou ex-client, ne pourrait-il pas dénoncer l'auteur de l'infraction à la personne qualifiée pour recevoir la réclamation, en l'occurrence le procureur de la République ?
Aucun citoyen sauf comme à Sparte à admettre que certains sont des hilotes de la République, n'a à souffrir en un sépulcral silence du crime d'autrui.
Attendez-vous si un de ces jours en pareille circonstance vous fussiez d'un tel forfait la victime son dénonciateur, votre excellentissime porteur du bâton ne manquerait pas de reconnaître, tout pontifiant, qu'en droit vous avez fichtre raison .
Mais que Diantre, déontologiquement, vous avez tort.
Et là, il est inutile d'épiloguer plus longuement car vous connaissez la suite processuelle comme aux temps médiévaux, une bougrerie à vous reprochée qualifiée défaut de délicatesse !
Renvois :
- Expression jurique romaine pouvant se traduire par sujet aux droits réduits.
- De plein droit que l'on peut également exprimer en usant de la locution latine « de pleno jure ».
- En français ce mot a donné celui de « consort ». A Rome les consortes qui héritant du pater familias défunt restaient coïndivisaires. Ils avaient la faculté de sortir de l'indivision contrairement à nos consortes avocats.
- Littéralement la gent porte toge. Choix de l'expression latine parce que plus élégamment formulée qu'en notre idiome.
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