Comme j'aimerais me tromper, mais alors il va en falloir des preuves, écrites ou non, l'acte d'avocat est une couillonnade.
Enfin, c'est quoi ce machin, qui prétend dans la famille des actes écrits, être quelque chose entre ceux qui sont libres, les actes sous seing privé et ceux qui ne le sont pas, ceux authentiques, officiels, absolus, j'en passe et d'autres, et qui eux peuvent avoir la formule exécutoire.
L'acte d'avocat, c'est un truc pour amuser la galerie des lots de consolation donnés aux avocats crédules.
Car avec votre acte d'avocat, vous ne pourrez pas travailler dans le seul secteur qui compte et rapporte du fric : la mutation immobilière. Quand elle va bien, et aussi quand comme maintenant elle va mal. Parce qu'il y aura toujours des vendeurs et des acheteurs et que l'intermédiaire OBLIGATOIRE, vous pourrez faire tous les discours que vous voudrez, et vous remuer les popotins en toutes les danses des canards de la terre, l'intermédiaire OBLIGATOIRE c'est le NOTAIRE. Parce que lui seul fait les actes qu'on peut publier.
Une couillonnade est un acte de couillons, dit Paul ROBERT dans son dictionnaire.
Le pire de l'affaire, c'est qu'il existe une catégorie d'avocats, celle à laquelle j'appartiens, des praticiens des procédures d'exécution, traduction en français : spécialistes des réalisations forcées de biens immobiliers. Nous autres, on n'a pas besoin des notaires pour faire également des mutations, sur un plan d'égalité avec les notaires, préparer nos assignations, nos actes de saisie, nos requêtes aux juges commissaires, nos publications, nos cahiers des charges qu'on appelle maintenant cahiers des conditions ce qui est la même chose-. On fait exactement mais au contentieux seulement le centième et sans doute moins en quantité de ce que font les notaires amiablement. En France, on ne le sait pas. Le C.N.B. ne veut pas le savoir. Personne n'y a lu le rapport du Z.E.R.P. (voir son texte français ci-dessous) sauf Michel BENICHOU, son ancien président, mais pour l'assortir de plein de réserves inexactes. BENICHOU a du faire ce qu'on lui demandait de faire. C'est dommage pour lui.
BREF, la vérité est celle-ci. L'omni puissance des notaires est telle que vous aurez beau gesticuler dans tous les sens, ce n'est pas demain matin que les anciens conseils juridiques devenus avocats réaliseront leur légitime obsession de prendre une partie de leur gâteau.
Un confrère tunisois (oui de Tunis), un peu au fait des choses de France, mais c'est normal, la Tunisie est amie, à qui j'expliquais à table, la semaine dernière nos projets d'informatique et de (pénible) suppression des avoués, s'est inquiété à la fin du repas. Il m'a parlé de nos notaires. Il a eu le dernier mot lorsqu'il m'a dit, affolé, « si vous projetiez de les indemniser le jour où vous pourriez les supprimer, alors la France serait ruinée, tant il faudrait payer leurs avantages inouïs. »