Monsieur le président,
Au moment où le premier ministre du gouvernement de la TURQUIE (j'allais écrire celui de la Sublime Porte) ose critiquer la République française et son président, en raison du vote récent de la loi de répression de génocide par les représentants du peuple français souverain, le juriste, que je suis, ancien étudiant du professeur Paul de GEOUFFRE DE LA PRADELLE, maitre du droit des gens et jadis directeur de l'Institut d'études politiques d'AIX EN PROVENCE, se permet les conseils diplomatiques suivants.
Ma vie étudiante a été bercée des considérations techniques du fils de Monsieur Albert de GEOUFFRE DE LA PRADELLE, jurisconsulte du quai d'Orsay, à l'époque où Monsieur Aristide BRIAND était le ministre des affaires étrangères de la France.
Il soutenait qu'il avait appris de son père et il démontrait avec exactitude que la signature du traité scélérat de LAUSANNE en 1923, était une imposture et une irrégularité de droit fondamentale par rapport au traité de VERSAILLES de 1919, base de tout le système des traités dits d'ile de France. Dont celui de SEVRES.
Il vous appartient donc d'exiger des autorités turques actuelles le strict respect des dispositions du traité de SEVRES du 10 aout 1920. Car, subsidiaire du traité de VERSAILLES, il n'a pas été modifié à LAUSANNE dans les conditions de forme et de capacités exigées par lui.
Pour en revenir au traité de SEVRES, art . 62 à 64, il faut veiller à la création d'un territoire autonome des Kurdes, englobant le sud-est de l'Anatolie.
Ainsi, art. 88 à 94, les vilayets (préfectures en français), de VAN, BITLIS, TREBIZIONDE (appelée à tort aujourd'hui TRABZON), ainsi que ERZURUM doivent être restitués sans délai à la République d'ARMENIE. La détermination de la ligne frontière restera de la compétence de Monsieur le président des ETATS-UNIS D'AMERIQUE DU NORD. On veillera en particulier à ce que le Mont ARARAT soit bien intégra dans le territoire de la République d'ARMENIE.
Au nom de la FRANCE, vous voudrez bien revendiquer la remise de la région de la CILICIE, encore appelée petite ARMENIE, en rappelant au passage les droits de ses monarques passés, la famille française des LUSIGNAN (mes suzerains), l'un d'eux reposant même à côté des rois de France à la basilique de SAINT DENIS.
Vous voudrez bien veiller à ce que la région d'ADANA soit remise à la République italienne, ainsi que toute la région de BURSA à KAYSERI. En fait toute l'actuelle CAPADOCE.
Normalement, l'ITALIE a droit aussi au Dodécanèse, mais comme elle l'a remis à la GRECE, on peut considérer que l'accord est parfait.
La GRECE doit recevoir elle la ville de SMYRNE (appelée à tort aujourd'hui IZMIR) ainsi que tout l'ouest de l'Anatolie et la Thrace orientale, avec les villes d'ANDRINOPOLE et de GALLIPOLI).
Vous voudrez bien veiller à ce que les cotes de MARMARA et que les DARDANELLES soient démilitarisées et à ce que les détroits soient placés sous contrôle d'une commission internationale.
Vous n'aurez pas à veiller à ce que le LIBAN et la SYRIE aient leurs autonomies. Non plus que l'IRAK, c'est réglé. Pour la PALESTINE, vous voudrez bien vous en remettre à ce qu'aura décidé pour elle le gouvernement de sa Majesté britannique.
Je suis à votre disposition et à celui de la FRANCE pour aider de mes modestes moyens à cette reconstruction historique en vertu du traité de VERSAILLES (qui n'a jamais été modifié, dans le respect du droit international public, je le rappelle).
Je vous prie de croire, Monsieur le président, etc.