Préalable.
Certains se posent peut être la question de savoir au nom de quelle prétention je tiens rubrique sur le numérique, pour y exprimer des points de vue dépassant à la fois le niveau de l'avocat moyen que je ne suis pas, voire un point de vue régional. Parmi eux sont des élus locaux qui me font reproche de m'occuper des affaires de la profession, alors que je ne suis pas élu, tandis qu'ils considèrent bien à tort être en quelque sorte les propriétaires de la profession, comme les juges consulaires se considèrent à tort aussi comme les propriétaires des tribunaux de commerce.
Je réponds à tous ces pisse vinaigres que j'ai 65 ans, 43 ans de barre, et une formation exceptionnelle (vous en connaissez beaucoup des avocats en meilleur rang d'entrée à l'Ecole nationale de la magistrature que l'actuel premier président Vincent LAMANDA ?) . Sans compter un bref passé universitaire d'un temps où le grand professeur Edmond BERTRAND imaginait et nous avec lui dans son équipe, un futur informatique, qui aura mis tant de temps à se dessiner.
Dieu m'aura donc permis de le vivre avant la fin de mon activité professionnelle.
Ce n'est pas un hasard si le barreau de Marseille, sous l'impulsion regrettée du bâtonnier Dominique MATTEI (lui aussi regretté) avait compris cela, avec moi et aussi et surtout avec le génial Jacques JANSOLIN.
Un changement provisoire d'hommes et de femmes à la tète de l'ordre, est ici un épiphénomène, même s'il doit me conduire à défendre une injuste poursuite disciplinaire genre cabale de lycéens, parce que ces élus n'apprécient pas que j'écrive qu'ils sont mauvais ou incompétents, ou les deux à la fois. S'ils avaient lu Marcel PAGNOL et son Schpountz, ils devraient en rire. Mais même à MARSEILLE, tout le monde n'a pas la finesse et l'intelligence du grand académicien. C'est très regrettable.
Au fait maintenant.
On me pose cette question ce soir.
Imaginons un confrère ayant adhéré au système du R.P.V.A., et ayant à ce titre reçu une adresse de courrier électronique spécifique, composée de son numéro d'inscription à la Caisse nationale des barreaux, suivi de son nom, d'arrobase et d'avocat-conseil.fr.
Ce confrère peut il décider de ne plus adhérer ? Ceci supposerait déjà qu'il le notifie à son bâtonnier et qu'il rende sa clé, et aussi que son adresse disparaisse. Voire que le bâtonnier accepte.
Il y aurait une première difficulté déjà. Je rappelle que depuis le 1er janvier 2012, tous les avocats ont l'obligation d'avoir une adresse de courrier électronique. Le Conseil national des barreaux n'a certes pas dit de quelle adresse il s'agissait. Est-ce l'ordinaire par exemple sur Free ou Orange, ou est-ce celle du R.P.V.A. Vous verrez que prochainement, on va vous dire que c'est la, seconde qui est obligatoire pas la première. On aura raison.
La grande différence de la suppression des avoués d'appel par rapport à celle des avoués de première instance que j'ai également connue est qu'à l'époque, en ce temps les avocats pouvaient décider de ne pas postuler en première instance. Certains ont même été indemnisés pour cela. Cette possibilité n'a heureusement pas été reprise dans la loi de fusion. Donc, que les avocats le veulent ou nous ils sont devenus les successeurs des avoués d'appel. Même si par peur et incompétence ou les deux, ils laissent pérenniser scandaleusement le monopole de certains anciens avoués devenus avocats correspondants.
TANT QUE LA COMMUNICATION AVEC LES JURIDICTIONS JUDICIAIRES NE POURRA SE FAIRE NUMERIQUEMENT QUE PAR LE R.P.V.A. COMME IL EST ACTUELLEMENT CONCU,
Peu importe, ils sont censés postuler à la Cour d'appel et être équipés pour cela. Certes certains n'ont pas encore la clé. Et l'adresse spécifique, c'est une hérésie et les bâtonniers doivent LES OBLIGER suivant l'art. 18 (je ne cesse de le rappeler) de la loi de 1971 à avoir cette clé et cette adresse, AUX FRAIS DES ORDRES, avec répercussion évidente dans les cotisations OBLIGATOIRES.
Qu'on ne me dise pas, « moi je ne fais pas de procédure ». C'est le refrain des anciens conseils juridiques. Non les amis, parce que moi qui ne fait malheureusement pas beaucoup d'actes, je paie OBLIGATOIREMENT une prime d'assurance collective majorée en raison de votre activité. C'est OBLIGATOIRE (arrêts MINASSIAN et KUCHUKIAN de la Cour de cassatian). La profession est comme la France, une et indivisible, tant qu'il existe des ordres obligatoires.
Il appartient par contre aux ordres de faire leur travail et de ne pas bloquer un processus irréversible. On est mal partis, je vous le concède. Un pointage récent sur les membres du conseil de l'ordre marseillais m'a appris que quatre d'entre eux n'avait pas d'adresse R.P.V.A. dont un ancien bâtonnier (évidemment ancien conseil juridique).
Le temps de la médiocrité pseudo démocratique est passé. Et aussi celui de la désinvolture : « je prends la clé quand je veux, j'y renonce quand je veux ». Non.