Je sors à l’instant de la première partie des festivités biannuelles du barreau de MARSEILLE, soit ici la rentrée solennelle.
On a donc commencé dans un petit amphithéâtre de l’hôtel Pullman, réunissant quelques initiés, essentiellement des confrères élus ou anciens élus, et quelques autres, eux un peu intéressés à la vie du barreau. Des vieux comme moi.
Tous d’autant plus désintéressés, qu’il n’y avait rien à boire ni à manger.
Car, la bouffe, c’est pour plus tard dans la soirée.
Le sujet, c’était l’audition des deux lauréats des deux années passées dans leurs discours. La participation à l’exercice en forme de concours correspondant n’est plus obligatoire, cependant. Ils ne représentent donc que les candidats à cet exercice.
Pour commencer, en genre de soirée télévisée, avec la musique, on a eu droit au ridicule le plus complet d’un solennel défilé des membres de la CARPA et du conseil de l’ordre, bien en robes, plus tous les anciens bâtonniers, dont certains en pas bien bon état.
Et puis un qui s’est bien mis en avant, Jérôme GAVAUDAN, représentant du président du Conseil national des barreaux, dont il est membre.
Derrière lui, j’imagine qu’un autre membre du même Conseil national, également bâtonnier, Erick CAMPANA faisait justement la gueule de n’être pas au premier rang.
Mon ami Dominique MATTEI, ancien bâtonnier, avait l’air gêné, aussi.
Bof, dans quelques mois, plus de ce C.N.B. là, cette partie de la soirée aura été simplement risible une fois encore. Voyez ce que j’ai écrit sur la Q.P.C. En attendant, le cercle bouliste, suivant la formule de DOYEN, était bien représenté …
Puis nous avons eu droit à quelques discours, dont un fort bien fait du président du Tribunal de grande instance.
Et puis est venu l’éloge des confrères disparus, avec un lapsus admirable dans le propos d’un membre du conseil de l’ordre.
Il parlait d’un avocat disparu, un que j’ai connu mieux que personne, puisque j’ai été collaborateur en même temps que lui de l’immense Paul LOMBARD. Dans ce cas, dans l’éloge du disparu et on dit par exemple qu’il a été membre du conseil de l’ordre. Ce qui était le cas de ce pauvre disparu là.
Et le confrère en parlant, disait –le subconscient trompe – « bien qu’il ait été le collaborateur de Paul LOMBARD ».
Salut, grand Paul LOMBARD, vous qui , lauréat comme moi (et Gilbert COLLARD et Michel PEZET ) n’avons jamais élus au conseil de l’ordre.
Ensuite on a rendu hommage à deux confrères cinquantenaires dans la profession, plein de décorations.
Lesquels n’ont pas même pu dire merci lorsqu’on leur a remis une jolie médaille et une épitoge.
Moi qui ai 46 ans et demi de barre, je me disais alors deux choses :
Je n’ai aucune décoration (vite Marine LE PEN au pouvoir, c’est ma seule chance d’en avoir une),
Le barreau fait tout pour que je n’aille pas aux 50 ans. Ils aimeraient tant me supprimer. Pour l’instant, avec le concours actif de la Faculté (de médecine) et de mes amis, dont Philippe, je tiens fort et dur.
Puis, nous avons droit à un discours mi chèvre mi choux du bâtonnier en exercice énonçant de grands principes qu’il ne met surtout pas à exécution, je rappelle qu’il me poursuit en correctionnelle en raison de ma liberté d’expression…
Mais ce n’est pas tout.
D’abord, j’ai visionné les membres du conseil de l’ordre que je vais citer comme témoins dans mon procès devant le Tribunal correctionnel, en leur demandant de déclarer bien solennellement pourquoi ils n’aiment pas les Arméniens (jusqu’ici ?)
Et puis, le premier lauréat cette année, c’est un certain Thomas GAGOSSIAN.
J’ai été le seul lauréat Arménien et encore rétrogradé au 3ème rang voici 43 ans. Depuis plus rien du tout. Les choses bougeraient enfin.
GAGOSSIAN a donc une chance d’être élu à un prochain conseil de l’ordre. Quelle première ce serait.
Sans compter qu’il est brillant, et que son discours sur la liberté d’expression m’a même donné l’impression qu’on l’a censuré.
Je vais vérifier tout cela et lui demander aussi d’être mon avocat en correctionnelle sur le thème de la défense de la cause arménienne, avec mon fidèle Philippe KRIKORIAN. A suivre.
En tout cas, je le félicite ès-qualité – dans la limite de la censure qu’il n’a pas pu braver – . Car, depuis la retraite déjà ancienne de mon vieil ami Jacques VARJABEDIAN, je suis le doyen des avocats Arméniens en activité de MARSEILLE.
Voilà, ce soir, j’ai doublé mon neveu, le journaliste Denis TROSSERO, qui était là aussi, sur ce coup là.
J’imagine que son billet dans la PROVENCE de demain matin sera plus sucré que le mien. Moi, je ne me refais pas.