J’ai commenté, voici quelques semaines, l’installation, à deux pas de chez moi, d’une statue en bronze, à la sortie de Saint-Barnabé de la L.2 marseillaise, face à la copie en plus petit du monument de EREVAN commémorant le génocide arménien de 1915.
Enquête faite, la statue est l’œuvre d’un Florentin, arménien d’origine, du nom d’AVETIS, fondue à Florence et propriété d’une fondation privée appelée DAR.
Il parait qu’elle était destinée au Vatican, qui n’en n’aurait pas voulu, qu’elle a ensuite trouvé refuge à MARSEILLE dans un parc public, et que finalement, on l’a installée là où elle est désormais.
La statue, de belle facture en qualité, ne me plait pas, par son classicisme. Bon, tant pis.
Elle est censée représenter une mère arménienne (Mayrig) avec ses quatre enfants.
A la réflexion, je la considère plutôt comme la reproduction sculptée avec quelques petites variantes, d’un des rarissimes tableaux d’Honoré DAUMIER, plus connu par ses croquis. Et ses caricatures.
La vignette des trois avocats en discussion, qui illustre mes billets consacrés aux confrères, est d’ailleurs la reproduction d’une de ses rares huiles, le tableau est à la Phillips Collection de Washington.
Pour la statue de Marseille, le sculpteur, sans le dire ou le savoir, s’est peut être inspiré du thème DAUMIER, « La République nourrit ses enfants », dans le tableau correspondant, qui est au musée d’Orsay.
Pour les Arméniens, il n’y a pas d’enfants aux seins de leur mère, mais simplement ceux qu’elle tient à droite à a gauche dans ses bras.
Et ceux qui l’ont placée là où elle est désormais à Marseille, c’est plutôt la France, à moins que ce ne soit Marseille accueillant les Arméniens, qui lui en sont ainsi reconnaissants.
Alors soit dit au passage qu’à l’époque, les choses n’ont pas été évidentes.
Même si la statue manque un peu d’originalité dans la forme, le symbolisme inventé par DAUMIER, qui était Marseillais, y est bien traité. Avec et y compris si l’artiste ne l’a pas vu ainsi.
C’est sur aussi que d’autres communautés de la Marseille d’aujourd’hui ne peuvent certainement pas produire un tel monument.
Là, je viens d’écrire quelque chose qui dérange, non ?