Notre ami Pierre DOYEN, commentant, comme à l’habitude avec le brio et le talent exceptionnels qu’on lui connait, c’est le meilleur d’entre nous, vient d’employer un mot de quatre lettres qui résume admirablement la vie collective des avocats.
Ce mot c’est : ZELE.
C’est exactement cela, le conseil de l’ordre, son bâtonnier du moment en tète, sont là pour faire du zèle.
Paul ROBERT définit le zèle comme la vive ardeur à servir une personne ou une cause à laquelle on est sincèrement dévoué.
De zèle et zélé à zélote, il n’y a qu’un pas qui me gène.
Car les zélotes sont les patriotes juifs du 1er siècle, qui prônaient l’action violente pour défendre la loi et l’indépendance. Ce qui me gène en effet, c’est l’action violente. Par contre la défense de la loi et surtout de l’indépendance, voici quelque chose de mieux.
Non, nos membres des conseils des ordres et plus généralement nos élus n’ont rien des zélotes juifs, parce que question indépendance et finalement défense de la profession, pardon des avocats ils ne sont pas dans le coup. Le pire est que le phénomène parait international.
Et alors je rappelle ici ce dialogue grandiose, à la fin du film persan de Jafar PANAHI, » Taxi Téhéran », que j’ai cité voici quelques semaines.
Le réalisateur de ce chef d’œuvre du cinéma de combat intellectuel accueille à bord de son taxi-studio (une copie de Peugeot ou de Renault fabriquée en Iran) telle avocate, célèbre là bas pour la défense de la cause des femmes, suspendue à ce titre par le conseil de l’ordre du barreau de Téhéran, pour trois ans. Plus tard, la suspension a été levée et réduite en appel à trois mois (qu’elle n’a d’ailleurs pas faits) par les juges.
L’étonnement du chauffeur de taxi, réalisateur de cinéma est celui-ci.
Moi je croyais que le conseil de l’ordre, c’était pour défendre les avocats, pas pour les condamner.
Alors, les grincheux me diront peut être, ils n’oseront pas l’écrire, d’ailleurs ils ne savent pas écrire, ils ne savent que baver, que moi-même je suis zélé.
Oui, zélé de tenir ce blog et de les ennuyer ainsi. Ils emploieront un autre mot qu’ennuyer (1)
Parmi eux aussi, il y aura peut être un ancien bâtonnier insulaire et marseillais, grand porteur de décorations en temps de paix, genre en plus petit –manque de moyens sans doute- maréchal de l’Union soviétique du temps de BREJNEV, qui après m’avoir traité de prurit, en audience solennelle publique de la Cour d’appel d’AIX EN PROVENCE, considère que je dois rester au bureau, travailler à récupérer les clients que les confrères m’ont piqués en bavant sur moi, ainsi fermer ma gueule.
Nuance, les copains, nuance.
Parce que moi, je n’impose rien à personne.
D’ailleurs, je n’ai aucune décoration, et ainsi je ne dois rien à personne non plus.
__________
-
M'en fouti, siéu d'Auriou ! Il n’y a qu’à MARSEILLE pour comprendre cette savoureuse expression provençale.