Le rapport d’activité de l’ACCOS pour l’année 2014 est paru. La part des entreprises redressées, après un contrôle Urssaf, est de 67 %. Les entreprises seraient-elles malhonnêtes, incompétentes ? Ou nos lois, règlements et règles seraient-ils difficilement applicables ? Les conditions de la conformité et de la performance existent, l’édition 2015 du Benchmark ADP les révèle.
Le gouvernement a lancé un projet de simplification administrative, dont 34 mesures pour l’emploi et la formation. Tous s’accordent pour constater notre richesse réglementaire : près de quarante types de contrat de travail, un bulletin de paie de deux pages, calcul des bases de cotisations très variées, déclarations spécifiques à chaque événement de la vie du salarié…
Cette complexité amène deux entreprises sur trois à être redressées lors d’un contrôle Urssaf, dont près de 16 % des montants redressés pour du travail dissimulé. Le solde de 84 %, soit plus de 1,13 milliard d’euros en 2013, est le résultat d’une mauvaise application des règles de définition des bases de cotisations ou des mesures dérogatoires en faveur de l’emploi. Au final, une réglementation qui fait de l’employeur un hors-la-loi potentiel. Le second impact de cette complexité porte sur le coût de la gestion administrative des RH (paie, administration du personnel…) et sur sa productivité. Pendant que les entreprises réduisent leurs frais généraux, la productivité des services RH se dégrade et leur coût de fonctionnement augmente.
Le Benchmark ADP 2015, qui analyse l’activité des services administratifs de 174 grandes entreprises (soit plus de 5 000 gestionnaires RH), indique un coût moyen de fonctionnement des services administratifs du personnel de 427 euros par an et par salarié et une productivité moyenne de 214 salariés gérés par gestionnaire. Ces chiffres montrent une dégradation de la productivité de 10 % et une augmentation du coût de fonctionnement de 11 %. Ce benchmark révèle une très grande disparité dans les situations des grandes entreprises. En analysant les meilleures pratiques, il identifie les actions à mener pour minimiser le risque de non-conformité, augmenter leur productivité et réduire les coûts de fonctionnement.
Les directions des ressources humaines les plus performantes ont réalisé un diagnostic de leurs services, analysé leurs processus et leurs SIRH, évalué le risque de non-conformité, la redondance de l’organisation et des processus, la productivité et la compétence de leur équipe. Elles ont déployé un plan d’action cohérent en agissant sur quatre leviers : changement d’organisation, reconfiguration des processus, rénovation du système d’information et conduite du changement auprès du personnel impacté.
Les résultats observés sont éloquents. A qualité des services équivalente, la productivité des services RH est deux fois supérieure à la moyenne des entreprises. On peut faire le même constat sur le coût de fonctionnement des services.
Créer les conditions de la performance ne relève pas que de l’État. Mais aussi de la volonté des entreprises. Analyser et décider aujourd’hui, pour performer demain : nouveau défi de la fonction RH.
Philippe Galiano est directeur marketing d’ADP.
Mon commentaire: Nous le disons depuis longtemps, les lourdeurs administratives s'aggravent constamment et rien n'arrête la créativité de l'Etat. C'est un mal franco-francçais qui expliquent que l'économie américaine progresse par exemple et qu'ici elle s'enfonce comme un bâteau qui prend l'eau. Nous sommes incapables de réformer l'Etat et celui-ci ne cesse de s'en prendre aux entreprises soit pour ponctionner de l'argent, soit pour les charger de contraintes dont l'invention puis les contrôles assurent la fin de mois de fonctionnaires ou de parlementaires souvent eux-mêmes issus de la fonction publique et qui n'ont aucune exprérience dans la direction d'une PME ou d'une TPE. Non content de promettre des baisses d'impôts qui n'arrivent pas, l'Etat qui a fait de la réforme des collectivités locales une usine à gaz qui alourdit le millefeuille administratif qui devait disparaître, a annoncé une baisse des dotations aux communes qui vont par conséquent ...augmenter les impots locaux...qui va bien entendu peser aussi sur les entreprises...qui, à Paris, auront en plus à supporter les effets des conséquences financière de la refonte de la tarification des transports.
Nos énarques, notre fonction publique, nos politiciens qui en sont quasiment tous issus, sont incapables de se réformer mentalement. La crise n'est donc pas solutionner, pire, nous pouvons avoir la perception dans beauoup de secteur, qu'elle est devant nous.