Le général de Gaulle quand il était à l'Élysée payait ses factures de téléphone.
Michel Debré, premier ministre, avait écrit à l'ambassade des États-Unis pour récupérer des couverts de table qu'un officiel américain avait, par goût du souvenir, emportés.
Certes, la rigueur absolue de comportement de ces personnages avait probablement sa contrepartie et l'on se voit mal, avec eux, faire quelques ripailles.
Mais enfin la constitution de la Ve république a été conçue pour de tels personnages.
Aujourd'hui, sans qu'il y ait là d'ailleurs un regard forcément désapprobateur, les moeurs politiques ont changé.
Et dans un habit trop grand pour lui, le roi est finalement nu.
Il est donc utile de se poser la question du fonctionnement des institutions et en ce sens la réforme engagée est positive.
Mais il faut quand même observer que si, dans le projet, le président de la république a imposé pour lui un mandat renouvelable une fois seulement, pour tous les autres rien n'est fait. Quid du cumul des mandats ? Quid de la limitation de leur nombre successif ?
Il y a là une inquiétude à avoir parce que, pour qu'un changement dans les institutions puisse avoir une utilité, encore faut-il qu'il y ait du mouvement dans la classe au pouvoir...
Or il apparaît qu'un amendement a été adopté qui prévoit qu'un ministre qui démissionne récupère automatiquement son siège de député.
S'il y a bien une chose utile dans la constitution actuelle, c'est que le ministre qui démissionne doit retourner devant les électeurs pour récupérer son poste de député.
Il lui appartient donc, un risque de sanction existant, de s'écarter parfois de jeux trop politiciens.
Mais si cette sanction n'existe pas, il y a un risque d'accroissement d'une forme d'instabilité dans la gouvernance du pays.
Mais soyons optimistes, tous les hommes politiques que nous voyons s'exprimer, nous assurent que l'unique fondement de leur action c'est le sens du service de l'Etat.
Il n'y a donc aucun risque.
Aucun !