Le mercier est un homme qui vend des articles de petite couture, des boutons, des aiguilles et du fil
Le garde des sceaux, Michel Mercier vient de dévoiler les grandes lignes de la nouvelle réforme à venir visant à instituer des jurés populaires devant les tribunaux correctionnels.
Bien sûr, la ficelle est un peu grosse, qui ressemble à une corde.
Qu'il faille rapprocher la justice, comme toute administration, du peuple est parfaitement juste, mais qu'il faille également jouer de la compassion et des facilités de langage pour gagner les élections est vrai aussi.
Ayant une pensée pour Florence Cassez, dont l'utilisation médiatique par le pouvoir politique lui assure une longue présence dans une prison mexicaine, la rendant encore plus victime.
L'actualité a remis à la mémoire d'affaires d'Outreau et à ce sujet il existe le dense rapport de la commission dite Outreau qui est resté, finalement, lettre morte.
C'est bien le drame de la justice d'être négligée, comme peut l'être la souillon de la république.
S'agissant de la réforme à venir, dans des conditions d'impréparation et de précipitation regrettables, on nous dit qu'elle s'appliquera aux "jugements des délits qui portent atteinte quotidiennement à la sécurité et à la tranquillité de la population (les atteintes aux personnes relevant du tribunal correctionnel collégial, notamment les violences, les vols avec violence et les agressions sexuelles)". Dans ce cadre, "des jurés assesseurs s'ajouteraient à la formation de jugement du tribunal correctionnel, et, en appel, de la chambre correctionnelle de la cour d'appel, qui seraient ainsi composées de juges professionnels et de citoyens",
Le juriste s'interrogera pour savoir s'il s'agit de jurés ou d'assesseurs, ce qui n'est pas la même chose, mais ça n'est jamais qu'une approximation de plus.
"Ces jurés seraient tirés au sort sur les listes électorales et participeraient, pour un an, à l'équivalent d'une semaine d'audience",
Encore faudra-t-il d'ailleurs en trouver en nombre suffisant.
"Pour les décisions de libération conditionnelle, une participation des citoyens serait aménagée selon les mêmes modalités que pour le tribunal correctionnel, pour toutes les peines d'emprisonnement égales ou supérieures à cinq ans"
D'où les mêmes difficultés.
Le projet sera présenté au parlement au mois d'avril pour pouvoir être voté avant l'été.
La méthode appliquée paraît être la même que celle ayant fait tant de dégâts dans l'affaire mexicaine : un fait divers, de la compassion affichée, des discours, une action précipitée et après... un insuccès annoncé.
Il aurait fallu un ministre de la justice de poids qui sache faire de l'ombre au président, autre que celle de la corpulence, si je puis oser cete innocente boutade.
Car cette réforme fabriquée à la va-vite, comme les autres, soit ne verra pas le jour, soit parce qu'elle n'a pas été suffisamment réfléchie, aura des effets pervers dont les victimes seront encore les victimes..
Et si on ressortait du placard le rapport de la commission Outreau ?