J'ai regardé hier soir, pauvre malheureux, en fin de soirée, la rediffusion de l'émission C dans l'air présentée par Yves Calvi.
Elle était consacrée à la ville de Marseille, la ville dans laquelle j'exerce l'honorable profession d'avocat.
J'ai éprouvé un sentiment de colère, comme on peut éprouver un sentiment de colère devant une digue qui se rompt.
Marseille décrite comme ville pauvre, comme une ville dans lesquelles les élites ont démissionné, comme une ville de magouilles, comme une ville de corruption, comme une ville de mafias!
La classe politique décrite comme étant à bout de souffle, sans le talent de Godard.
Je crains de devoir reconnaître, d'où la colère, que la description est exacte.
Il a été relevé, s'agissant de la classe politique, le curieux silence de monsieur. Gaudin quant à l'affaire Guérini.
Mais le laxisme n'a pas de camp et il est, à Marseille, une légende noire qui dit « à la gauche les marchés publics, à la droite la promotion immobilière ».
Une légende certainement.
Il est en effet urgent que dans cette ville un renouvellement intervienne et on me pardonnera d'observer que la règle selon laquelle un mandat politique ne peut se renouveler qu'une fois paraît indispensable, les hommes étant les hommes.
On ne sait trop qui succédera à monsieur Gaudin, la succession paraissant avoir été claniquement promise à monsieur Muselier dont il est constant que la ville ne l'aime pas comme l'ont montré les dernières élections la présidence de la communauté urbaine et qui finalement paraît s'être auto désigné comme successeur avec un probable insuccès à la clé.
J'en étais là de mes réflexions lorsque j'ai lu que Gilbert Collard allait présider le comité de soutien à Marine Le Pen.
Les avocats qui font de la politique sont légion, certains ont des convictions ancrées, d'autres ont une légitime ambition et choisissent leur combat en fonction des circonstances.
Il me semble me souvenir que Gilbert Collard avait été candidat à Vichy et je ne sache pas que c'était sous cette étiquette politique.
Toujours est-il que l'on peut s'interroger pour savoir comment il se fait qu'à Marseille le Front National, électoralement fort, n'ait jamais présenté de candidat de poids.
Que l'on me pardonne, mais je ne crois guère à l'innocence des hommes, ce qui est gênant pour un avocat, et j'ai comme le pressentiment que Gilbert Collard, dans les prochaines échéances électorales marseillaises aura la tentation d'être candidat.
Gilbert Collard maire de Marseille ?
Il pourrait, cela étant, être maire de Marseille et avocat à la télé, mais la gravité de la situation à Marseille, l'extrême lassitude de la population, devraient conduire les responsables politiques à comprendre que, pour eux aussi, le temps de la rigueur financière comme morale est venu.
Car, en politique aussi, il peut y avoir des tsunamis.