J'ai donc déménagé.
Un choix dicté par la raison.
En effet, il a bien fallu observer que dans notre douce ville de Marseille, les impôts locaux ont, au fil des ans, explosé.
Bien sûr, tant le maire de Marseille, monsieur Gaudin, que le président du conseil général, monsieur Guérini (Jean-Noël, pas Alexandre) seront capables d'expliquer, entre deux rodomontades, que c'est pour le bien de la population et non par inconscience pure.
Dans la même période, les charges de copropriété ont elles-mêmes explosées ; 15 % cette année dans mon immeuble.
Toujours est-il que j'ai donc estimé qu'un appartement de 230 m² dans des un immeuble haussmannien, avec chauffage collectif, allait s'avérer, au fil des années une charge financière lourde et qu'il n'était peut-être pas inutile de vendre avant que peut-être l'immobilier ne s'affaisse.
Prendre son bénéfice, en quelque sorte.
J'ai donc déménagé.
Cela étant, les enfants ayant grandi, comme on dit, le choix à venir d'habitat est un peu différent, mais pour l'instant virtuel, car nous n'avons pas trouvé le logis de nos rêves.
Et je suis donc devenu, depuis la semaine dernière, locataire pour quelque temps.
Curieusement d'ailleurs dans le boulevard de mon enfance, dans ce huitième arrondissement de Marseille qui se veut si BCBG, avec ses blondes à 4X4 en double file et à petits chiens chiens
C'est une impression étrange que de se retrouver là, boulevard du temps qui passe comme dirait Georges.
Et je découvre donc un nouvel appartement, refait à neuf.
Bien sûr, il y a la bonde du lavabo de la salle de bains qui fuit.
Bien sûr encore, la douche de la salle d'eau est également fuyarde.
J'ai un lourd passif avec l'eau, l'exorciste vous le dirait
Mais il y a plus étrange dans cet appartement : il n'y a pas de gaz.
Je ne parle pas du chauffage, il est encore trop tôt, mais de la simple possibilité de faire cuire des pâtes, par exemple, ou un enfant.
Il n'y a pas de gaz, s'est tout.
Nous avons appelé bien sûr Gaz de France et le technicien est venu qui a confirmé que le gaz arrivait normalement à l'appartement, mais que c'était après qu'il devait y avoir un problème.
J'ai découvert alors ce plaisir jouissif du locataire qui peut se plaindre et j'ai, immédiatement, traqué sur son portable, pendant ce pont, le brave homme de l'agence qui avait eu le tort de nous le laisser.
Il m'a expliqué qu'il fallait ouvrir le gaz sur le palier, je lui ai répondu que parfois ma femme aussi me prenait pour un débile complet.
A tort, bien évidemment.
J'ai appelé encore le chauffagiste qui va venir vérifier la chaudière et auquel j'ai indiqué qu'il n'y avait pas de gaz dans l'appartement.
Lui aussi m'a paru penser que je n'avais rien compris à l'installation.
Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'il en est de même pour ma douce associée au bureau et au domicile qui a vérifié avec compétence pour parvenir à la même interrogation :pourquoi le gaz n'arrive-t-il pas jusqu'à la cuisinière et où se perd-il en route ?
Dès que j'aurai la réponse, je la livrerai.
Mais qu'il est doux de pouvoir simplement réclamer.
J'ai droit à mon gaz !
Trop bon !
Au fait, j'ai pas internet non plus...