Ainsi donc, le procureur Courroye, qui a connu la lumière de Nanterre grâce à ses accointances politiques est désormais menacé de l'ombre du placard de la Cour d'appel de Paris.
Je n'ai guère de sympathie pour ces magistrats dont il semble que la carrière professionnelle fluctue selon que le pouvoir soit à droite ou à gauche, c'est-à-dire paraisse dépendre plus de leurs liens politiques ou syndicaux que de leur excellence propre.
En ce sens, il est naturel que celui qui monte au soleil de la droite redescende quand se lève le soleil de la gauche.
Mais il est plus naturel encore que les postes soient distribués selon la qualité professionnelle qui est exclusive de la servitude politique.
Un juge ne peut avoir l'âme d'un militant.
Pourtant, je me lance, il faut défendre le procureur Courroye
Il faut qu'il reste à son poste.
Il ne faut pas que la vilaine et cruelle Chancellerie de gauche lui fasse du mal.
Il faut le protéger, ce pauvre malheureux, qui fut un temps un juge d'instruction reconnu, avant de se laisser, tel le futile papillon, attirer par les lumières meurtrières du pouvoir.
Il faut défendre le procureur Courroye
Et savez-vous pourquoi ?
Parce que sinon il a proféré une menace qui me terrorise.
Il veut devenir avocat à partir de septembre !
Que les grenouilles se battent dans le marigot de la magistrature pour courir après le petit chiffon rouge du pouvoir politique pêcheur ne peut générer qu'un certain désabusement.
Mais par pitié, si les grenouilles placardisées maintenant deviennent avocats, c'est un peu pour nous quand même le coup de grâce.
J'implore la grâce présidentielle pour Monsieur Courroye.
Pas avocat, non pas ça !
Source: libération.fr