L'avocat se doit à sa clientèle.
Il doit rendre le service le plus performant possible et c'est pour cela que c'est avec enthousiasme que je remplis mon obligation de formation continue.
Ainsi pendant que beaucoup s'en vont étaler leurs formes grasses sur les plages je me suis rendu à quelques conférences de formation dénommées 'les estivales de la formation.'
Je ne dirai pas ce que je pense profondément de la manière dont l'obligation de formation est imposée aux avocats, l'obligation existe, c'est ainsi.
Je me rappelle avoir été quelque peu étonné quand les grands penseurs du Conseil National des Barreaux avaient estimé que les articles juridiques diffusés sur les blogs ne pouvaient être comptabilisés au titre de la formation alors qu'ils étaient comptabilisés dans un site Internet, un blog n'étant pas un site, selon eux.
Peut être un bock.
Mais il fait chaud et il y a tant de vieilles personnes qui ne savent pas allumer un ordinateur que l'on peut bien manifester quelque mansuétude pour les arguties bâtonnières.
Une conférence sur le droit pénal avec le procureur de la république de Marseille exprimant clairement que le statut actuel du parquet est intenable.
Révélation!
Une conférence sur le droit de la famille où il m'a semblé que le sort fait aux hommes n'était pas des plus heureux.
Je rappelle quand même que 25 % des conjoints battus sont les hommes et que la jurisprudence a dit qu'une femme qui trompe son mari et se fait engrosser par ailleurs a droit quand même à la prestation compensatoire, ce qui me laisse, vieille chose du temps jadis, quelque peu perplexe.
Une conférence sur les modifications professionnelles avec la suppression des avoués, la communication électronique et les mérites du prestataire de confiance du conseil national des barreaux (oui je sais, il fait très chaud et j'ai besoin de repos)
Et puis la procédure participative à venir avec cette volonté de nos instances d'accompagner un mouvement et de pallier le manque de moyens de la justice en incitant finalement à des procédures plus contractuelles.
Une question, philosophie : est-il raisonnable de dépouiller le juge de ses sphères d'activités et ne conviendrait-il pas plutôt de prêcher la révolte ?
Une question pratique : la procédure participative paraît venir d'outre-atlantique et la question se pose du nombre d'années qu'il sera nécessaire pour qu'elle rencontre l'adhésion du justiciable français.
L'acte d'avocat, ensuite, dont il est bien sûr trop tôt pour dire l'importance qu'il prendra mais qui peut, comme la QPC être un vrai succès car la réactivité des avocats coïncide plus avec le rythme de la vie quotidienne que la méthodologie de travail de certaines études notariales.
Il y a probablement une large place à un acte apportant une sécurité juridique accrue sans la lourdeur de nos amis les notaires auquel j'apporte ici un salut fraternel.
En même temps la volonté du Conseil National des Barreaux d'accompagner ce mouvement, j'allais dire capitalistique, en faveur, qu'on le veuille ou non des grandes structures professionnelles et au préjudice peut-être au préjudice de la branche sur laquelle est assise traditionnellement la profession.
L'avenir le dira.
Au fond, c'est comme pour l'euro.