Combattre la censure sur la blogosphère est-ce vraiment une idée farfelue ?
Je ne crois pas que le rapport de force déséquilibré, l'instrumentalisation et l'échec soient des obstacles à l'action et des raisons sérieuses pour abandonner.
Je ne crois pas non plus qu'elles soient des causes exonératoires de responsabilité.
En revanche, j'ai la folie de croire que l'avocat n'est pas un simple professionnel du droit, qu'il a un rôle essentiel dans un Etat de droit, qu'il est le défenseur des libertés et des droits de la personne humaine.
L'histoire de notre serment nous enseigne qu'au fil du temps et aussi dans le sang, nous avons conquis notre place dans la cité démocratique.
L'histoire de l'humanité nous enseigne que les libertés et les droits sont le coeur de l'Etat de droit.
Je partage la pensée de Monsieur le Bâtonnier Christian CHARRIERE BOURNAZEL : « La personne humaine est source et finalité de toute loi ».
Le lien qui nous unit à l'Etat de droit exige une déontologie forte, des obligations absolues et un devoir singulier que Monsieur Serge PORTELLI a qualifié de « devoir de vigilance et de résistance ».
Je n'oublie pas la pensée de Monsieur le Bâtonnier Michel BENICHOU qui nous rappelle à l'occasion du débat sur un Ordre National que « le premier des contre-pouvoirs est constitué par chacun d'entre nous ».
Et pour finir ma petite démonstration farfelue, je citerai le Conseil Constitutionnel :
« Considérant qu'aux termes de l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi » ; que la liberté d'expression et de communication est d'autant plus précieuse que son exercice est une condition de la démocratie et l'une des garanties du respect des autres droits et libertés ; que les atteintes portées à l'exercice de cette liberté doivent être nécessaires, adaptées et proportionnées à l'objectif poursuivi ». (Décision n°2011-131 QPC du 20 mai 2011)
J'arrive enfin à la conclusion d'une idéaliste rebelle farfelue : régler le problème de la censure ce n'est ni démolir, ni provoquer un effondrement, c'est défendre notre dignité, notre identité pour grandir dans un Etat de droit.
Renoncer est une idée véritablement farfelue, à mes yeux !